Maison de l’île

Simplifiant le volume d’origine de la construction, marqué de plusieurs décrochés et anomalies, au profit d’un plan plus sobre inspiré des maisons de villégiature de l’île d’Orléans, le parti architectural propose également un agrandissement positionné à l’emplacement d’une ancienne piscine pour éviter une excavation supplémentaire trop importante ou des coupes d’arbres — le site se trouvant sur une chênaie boréale d’exception. Respectant les gabarits des autres constructions de l’île, les deux volumes s’inclinent respectivement sur quatre versants, dégageant des percées sur le fleuve et les environs. Une passerelle basse en assure la connexion, tout en amplifiant, grâce à sa transparence et sa délicatesse, le langage pavillonnaire de l’ensemble, auquel s’ajoute le volume du garage, en retrait.

En conciliant la villégiature et les traditions agricoles, les architectes ont su réinventer les différents codes propres à l’île d’Orléans, y intégrant astucieusement des références au mouvement Arts and Craft, aux constructions vernaculaires et aux cottages Regency : terrasses couvertes, compositions symétriques, rythmes réguliers, matériaux naturels et bruts et mise en valeur du travail artisanal. Démonstration exemplaire de la valeur ajoutée des boucles itératives de recherche et de conception — qu’il s’agisse des autorisations à obtenir auprès du ministère de la Culture et des Communications, des tests à l’échelle 1:1 en cours de chantier, ou des analyses approfondies du contexte patrimonial particulier — cette résidence exalte l’esprit du lieu et en propose une réinterprétation contemporaine qui saura traverser les époques.